Valeur sûre de sa catégorie, le Mazda CX-30 demeure parmi les véhicules les plus intéressants du marché selon l’équipe du Guide de l’auto. Pour l’année modèle 2023, il a pris la troisième position de notre classement, seulement devancé par le Toyota Corolla Cross et le Subaru Crosstrek. Mais que vaut-il en plein hiver?
Le hasard du calendrier a fait que nous avons réalisé l’essai du véhicule en plein cœur de la vague de froid qui a frappé le Québec. Après une neige abondante, il nous a fallu affronter des températures très basses et des routes passablement gelées. Des conditions de circulation difficiles, mais un banc d’essai idéal pour juger des capacités du petit VUS de Mazda.
Le CX-30 de base débute à un peu moins de 30 000 $. Pour ce prix, le moteur retenu est un 4 cylindres atmosphérique de 2 litres développant 155 chevaux et 150 lb-pi de couple. Pour ceux qui souhaitent monter en gamme, il est possible d’opter pour un autre 4 cylindres atmosphérique de 2,5 litres qui offre plus de performances (186 chevaux et 186 lb-pi). Enfin, les CX-30 les plus huppés peuvent recevoir un moteur 2,5 litres turbocompressé dont la puissance peut atteindre 250 chevaux et 320 lb-pi lorsqu’il est alimenté à l’essence super.
Tous les moteurs font appel à une boîte de vitesses automatique à 6 rapports. Avec l’abandon des modèles à traction, les CX-30 sont désormais livrés avec le rouage intégral de série. Pour notre part, nous avons conduit un modèle haut de gamme (GT turbo), dont le prix s’établit à 41 060 $. Pour le financer sur 60 mois, comptez 904 $ mensuellement (taxes incluses). Pour une location de 48 mois (20 000 km/année), il faut tout de même dépenser 610 $ à 48 reprises.
Les mensualités à la location ou à l’achat ont augmenté notablement ces derniers mois, mais moins que chez certains concurrents. Mazda affiche des taux de financement et de location de 5,50 et 5,20% respectivement. Par contre, au moment d’écrire ces lignes, on relève des taux de 7,29 et 8,39% chez Toyota pour un Corolla Cross! Une différence qui est loin d’être négligeable après plusieurs années…
Bien chaussé et bien en jambes
Notre modèle d’essai, en plus d’être bien équipé, était également très bien chaussé. Doté de pneus Michelin X-Ice SNOW, dont la qualité n’est plus à démontrer, notre CX-30 partait déjà avec un bel atout dans sa manche. Mais de bons pneus, s’ils sont indispensables pour conduire sereinement en hiver, ne font pas tout. La qualité du rouage intégral contribue aussi à la sécurité active pendant la saison froide.
De ce point de vue, le VUS sous-compact de Mazda s’est montré impérial durant notre semaine d’essai. En dépit de conditions climatiques difficiles, le véhicule a déjoué les difficultés sans encombre. Que ce soit de la neige profonde, de la glace ou du vent, rien n’a réussi à ébranler la sérénité du CX-30. Nous avons même essayé de le prendre en défaut à quelques reprises en appuyant un peu trop fort sur l’accélérateur, ou en braquant le volant plus violemment, sans y parvenir.
Notre seul bémol à propos du rouage intégral, c’est l’impossibilité de déconnecter les systèmes d’aide à la conduite, notamment l’antipatinage. Dans certaines situations, il peut être utile de couper ces assistances, pour sortir d’un gros banc de neige par exemple.
En ce qui concerne la tenue de route, on retrouve avec plaisir un véhicule bien campé sur ses suspensions et dont la direction précise permet de guider adéquatement le train avant. Les VUS sous-compacts ne sont pas tous amusants à conduire, et le Mazda CX-30 se place sans aucun doute au sommet de sa catégorie sur ce point.
Du côté du moteur, le 4 cylindres turbo n’a aucune difficulté à mouvoir un aussi petit véhicule. Un léger appui sur l’accélérateur vous permet de rentrer sur une voie rapide sans problème. Les reprises sont également excellentes. Lors de notre essai, cette vigueur s’est cependant soldée par une consommation plus élevée qu’annoncé. Alors que Ressources naturelles Canada annonce une moyenne combinée de 9,3 L/100 km, nous avons relevé 11,3 à 11,8 L/100 km en fonction de la température extérieure… qui était particulièrement basse durant notre essai (jusqu'à -41° ressentis).
En toute honnêteté, le moteur turbo, bien que plaisant à conduire, n’est pas indispensable sous le capot du CX-30. Le bloc de 2,5 litres atmosphérique suffit déjà amplement pour une utilisation quotidienne.
Quelques irritants hivernaux
Notre bilan global est très positif concernant le CX-30 dans l’optique d’une utilisation hivernale. Mais nous avons néanmoins relevé quelques irritants qui méritent d’être soulignés. D’abord, la minceur des phares et la partie chromée qui se trouve juste en dessous est un endroit idéal pour que la neige s’y accumule. Il faut penser à déneiger cette partie fréquemment pour être bien vu des autres usagers de la route.
La forme du hayon fait en sorte que la partie arrière de la voiture se salit rapidement. La vitre arrière, qui n’est déjà pas très grande, devient opaque et il faut souvent actionner l’essuie-glace. À ce propos, n’attendez pas trop longtemps pour refaire le plein lorsque le témoin du réservoir de lave-glace s’allume au tableau de bord, car cela signifie qu’il est déjà pratiquement vide.
D’autre part, si la neige est collante, la partie ronde des feux arrière en est vite recouverte. À tel point qu’au moment de faire le plein après une centaine de kilomètres parcourus dans les Laurentides, nous avons eu la surprise de constater que les feux arrière étaient quasiment invisibles.
Enfin, le véhicule a connu quelques difficultés avec la gestion du dégivrage par très grand froid. Quand la température est descendue sous les -20°, nous avons noté que les essuie-glaces avaient tendance à geler et que le bas du pare-brise laissait la glace s’accumuler à droite et à gauche. Pour y remédier, on augmente la ventilation et la température dans l’habitacle… et il se met à faire trop chaud!
Faire des compromis
Très performant, efficace - été comme hiver - et plaisant à conduire, le CX-30 impose aussi de faire des compromis. D’abord à cause de son espace intérieur restreint. Si le dégagement demeure correct à l’avant, les places arrière sont trop petites, que ce soit pour la tête ou les jambes. Même chose pour le volume du coffre, qui est nettement inférieur à celui des meilleurs joueurs du segment comme le Kia Seltos ou le Volkswagen Taos pour ne citer qu’eux.
Pour un couple cela ne posera pas vraiment de problème. Mais si vous avez des enfants avec de gros sièges autos à installer à l’arrière, la place pourrait rapidement manquer.
Du point de vue du conducteur, la faible surface vitrée à l’arrière limite également la visibilité. La caméra de recul aide lors des manœuvres, mais ne peut pas faire de miracles. Enfin, nous avons une nouvelle fois trouvé le système multimédia trop long à configurer et moins intuitif que les meilleurs joueurs du segment (Hyundai, Kia, Subaru et GM).
En conclusion, notre impression demeure partagée à propos du CX-30. Sa dynamique de conduite est excellente en dépit du temps qui passe, il se montre performant, serein - y compris l’hiver -, mais souffre aussi de défauts marqués.
Si vous êtes prêts à vivre avec son espace intérieur réduit, sa piètre visibilité arrière et son système multimédia moyen, vous devriez aimer votre expérience à bord du CX-30. Dans le cas contraire, vous risquez de subir ses défauts plutôt que d’apprécier ses qualités.