Sans doute depuis l’introduction de la dernière camionnette de Série B (en 1994), Mazda n’avait d’ailleurs jamais évoqué les angles d’attaque et les capacités hors lors de la présentation d’un produit. Or, il en va autrement avec le CX-50, qui peut aussi bien se débrouiller en ville qu’à la campagne, ou même sur des sentiers sérieusement accidentés. Qui plus est, Mazda introduira plus tard dans l’année une version Meridian, davantage conçue pour la conduite hors route. Un modèle plus haut sur pattes et chaussé de pneus plus agressifs de 18 pouces, rappelant inévitablement les versions Wilderness des Subaru Forester et Outback.
Compact?
Un peu plus court et légèrement plus bas que la Subaru Outback, le CX-50 semble pourtant cibler ce modèle ou du moins, sa clientèle. Une clientèle « de qualité », fidèle, financièrement confortable et reconnaissant la valeur d’un produit à la fois efficace et rassurant. Il faut dire que l’Outback se distingue toujours de la masse en proposant une formule plus « familiale » et immensément plus aventurière que celle des Hyundai Santa Fe ou des Volkswagen Tiguan, aussi dans la mire de Mazda.
En plus d’un look très aventurier caractérisé par des traits musclés et de gros élargisseurs d’ailes, le CX-5
0 donne l’impression une fois à bord d’un véhicule immensément plus polyvalent que son petit frère. La position de conduite y est parfaite, la visibilité est bonne et l’ergonomie d’ensemble est quasi irréprochable. Mazda a d’ailleurs pris soin à cet effet d’intégrer un accoudoir central mieux conçu, un système multimédia avec écran tactile (même en mouvement) de même que les applications Apple CarPlay/Android Auto sans fil, une première pour ce constructeur. Également, mentionnons le grand confort des sièges et le dégagement à tous les niveaux, ce qui plaira non seulement aux Américains, mais aussi aux jeunes familles qui se trouvaient sans doute à l’étroit à bord du CX-5.
Esthétiquement réussi, l’habitacle du CX-50 se distingue également par l’offre d’un cuir couleur Terracotta du plus bel effet, qui apporte beaucoup de richesse à bord. Mazda renchérit d’ailleurs en effectuant un exercice de comparaison avec des produits comme l’Acura RDX et le Lexus NX, qui se comparent effectivement très bien avec notre sujet, et souvent considérés par des acheteurs…de Subaru Outback!
Sans surprise sous le capot
Décliné pour l’heure en deux versions (GS-L et GT), on propose ici deux options mécaniques. Un 4 cylindres de 2,5 litres produisant 187 chevaux (5 de plus que l’Outback) et une option turbocompressée de ce même moteur, produisant un maximum de 256 chevaux (4 de moins que l’Outback turbo). On jumelle encore le tout à cette vieillissante boîte automatique à six rapports, bien que toujours efficace, de même qu’au rouage intégral avec technologie de vecteur de couple, contribuant à cette étonnante maniabilité.
Confortable et fort amusant à conduire, le CX-50 a aussi droit à divers modes de conduite, ce que le CX-5 ne propose guère. Un mode « Normal » et un mode « Sport » permettent une gestion des paramètres de la transmission et de la direction, alors qu’un mode « Offroad » change le rendement du rouage intégral et de la boîte automatique au profit d’une conduite plus efficace sur route dégradée. Puis, parce que le CX-50 peut remorquer des charges atteignant 1 588 kg (3 500 lb), un mode « Towing » est également de mise. Dans ce cas, on modifie encore une fois la distribution du couple du rouage intégral, cette fois dans l’optique d’amenuiser l’effet de louvoiement.
La version mise à l’essai constituait le modèle turbocompressé proposant une très belle plage de puissance ainsi qu’un couple généreux, même à bas régime. Il est clair que le moteur de base n’impressionne guère autant, et ce même si Mazda affirme avoir travaillé sur l’instantanéité de la réponse à l’accélération, un problème aujourd’hui commun chez plusieurs constructeurs, notamment du côté de Hyundai, Kia et Volkswagen. Hélas, Mazda ne permet toujours pas la désactivation de l’antipatinage, exercice souvent indispensable pour se sortir d’un banc de neige ou d’une quelconque situation hasardeuse. Un irritant que l’équipe du Guide de l’auto avait aussi remarqué dans le CX-30.
Pas d’hybride?
Mazda ne donne pour le moment pas plus de détails quant à l’arrivée d’une version hybride, bien qu’il soit plausible d’imaginer son arrivée en cours d’année 2023, comme modèle 2024. Est-ce qu’on utiliserait à ce moment une technologie partagée avec Toyota, qui proposera aussi une version hybride de sa Corolla Cross dès l’an prochain? Tout est possible.
Cela dit, les rumeurs parlent d’une hybride rechargeable, ce qui pourrait alors permettre d’attirer une vaste clientèle, incluant celle de Toyota et Lexus qui proposent les RAV4 Prime et NX 450h+.
En attendant, je me permets de mentionner que ce Mazda CX-50 est un vent de fraîcheur pour ce segment. Un produit qui permettra à Mazda de rehausser non seulement son image, mais aussi ses parts de marché à l’échelle nord-américaine. Voilà donc un véhicule impressionnant, joli et amusant à conduire, qui pour un prix oscillant entre 38 950 $ et 47 300 $ (incluant les frais de transport et de préparation), semble constituer une excellente valeur. Puis, un véhicule qui dans sa version Meridian, attirera sans doute une toute nouvelle clientèle pour ce constructeur.