Mazda CX-9 2019 : le gymnaste

08 avril 2019

Mazda CX-9 2019 : le gymnaste

Pour les marques populaires, commercialiser avec succès un VUS à trois rangées de sièges n’est pas une mince tâche. Le nombre moyen d’enfants au sein des familles nord-américaines n’augmente pas, alors le besoin d’avoir un si gros véhicule n’est pas toujours justifié. Et chaque modèle dans ce segment doit en confronter une dizaine d’autres.

Et ce nombre croîtra, puisque les nouveaux Hyundai Palisade 2020 et Kia Telluride 2020 arrivent sur le marché, et pour quelques dollars de plus par mois, les acheteurs peuvent même opter pour des nouveautés dans le créneau de luxe, comme le Cadillac XT6 2020 et le Lincoln Aviator 2020.

Les constructeurs doivent se gratter la tête afin de distinguer leur modèle du reste. Par contre, pour Mazda, c’est plus facile puisque la philosophie de la marque repose avant tout sur l’agrément de conduite. Par conséquent, le Mazda CX-9 2019 peut être considéré comme l’un des VUS les plus engageants dans sa catégorie.

Évidemment, impossible de créer un gros utilitaire haut sur pattes qui dévore les routes comme une Mazda MX-5. Pourtant, le CX-9 fait preuve d’une agilité qui semble absente chez ses rivaux. Il est équipé d’un modeste quatre cylindres turbocompressé de 2,5 litres. Il produit 227 chevaux – 250 avec de l’essence à taux d’octane de 93, bien que le moteur fonctionne avec de l’ordinaire –, mais le chiffre intéressant ici, c’est le couple maximal de 310 livres-pied se manifestant à partir de 2 000 tr/min. Les accélérations ne sont pas foudroyantes, cependant le CX-9 décolle avec vigueur et la boîte automatique à six rapports rétrograde rapidement, surtout avec le mode Sport activé.
La plupart des VUS à trois rangées de sièges et à rouage intégral affichent une cote de consommation mixte ville/route entre 11 et 12 L/100 km, mais celle du Mazda CX-9 2019 s’élève à 10,5 L/100 km – parmi les plus frugales du segment. Avec beaucoup de kilométrage d’autoroute, il est possible de s’en tirer en bas de 10 L/100 km, néanmoins, en conduite normale, une moyenne de 11 est plus réaliste.

Le Mazda a beau consommer un peu moins d’essence que ses adversaires, le sacrifice se situe au niveau de la capacité de remorquage avec un maximum de 1 588 kilogrammes ou 3 500 livres. Entre temps, lorsqu’ils sont équipés convenablement, plusieurs VUS intermédiaires peuvent tracter jusqu’à 2 268 kg (5 000 lb), et le Dodge Durango est le seul de son segment à offrir un moteur V8, pour une capacité de 3 266 kg (7 200 lb).

Pour transporter des passagers, le Mazda CX-9 2019 se tire bien d’affaire, même s’il n’est pas aussi spacieux qu’un Chevrolet Traverse ou un Honda Pilot. Les mécanismes des sièges de deuxième rangée étaient un peu engourdis dans notre véhicule d’essai, et la graisse de coude est nécessaire pour les déplacer afin d’accéder à la troisième rangée. Toutes les déclinaisons sauf la GS de base obtiennent deux ports USB dans l’appuie-bras de la banquette médiane, mais les occupants dans la troisième rangée n’en ont pas, et seuls les passagers à l’avant disposent d’une prise de courant de 12 volts.

La position de conduite de ce VUS est excellente, les sièges sont confortables durant les longs trajets, alors que la finition et l’assemblage se situent au-dessus de la moyenne de sa catégorie. Notre version Signature à l’essai profite de véritables boiseries sur les panneaux de porte et la console centrale, agencées avec du cuir nappa sur les sièges. On aimerait juste que la portion inférieure de la planche centrale ne soit pas aussi large, car on se frotte constamment la jambe dessus. Puisque l’on se lamente, mentionnons l’absence d’un toit panoramique, même en option, et Mazda figure que les acheteurs préféreront dépenser leur argent sur des tablettes numériques pour les enfants et non sur un système de divertissement intégré.

L’espace de chargement n’est pas le point fort du CX-9 non plus. Avec tous les sièges occupés, on se retrouve avec un volume de 407 litres pour l’épicerie et les sacs de hockey. Même avec la troisième banquette rangée dans le plancher, on obtient une aire de 1 082 litres, la plus petite du segment. Afin de rendre le CX-9 aussi agile et léger, il fallait faire quelques compromis.

Se détaillant à partir de 36 700 $ avant les frais de transport et de préparation pour la version GS à traction, le Mazda CX-9 2019 affiche un prix concurrentiel. De série, on a droit à une surveillance des angles morts avec alerte de trafic transversal arrière, des roues de 18 pouces, un climatiseur automatique à trois zones et un garnissage des sièges en tissu.

On profite également de l’excellent système Mazda Connect avec un écran de sept pouces – les GS-L, GT et Signature obtiennent un écran de huit pouces – ainsi qu’une molette multifonction et une commande de volume logées sur la console centrale. Ces dernières éliminent la distraction de s’étirer le bras afin de contrôler le système. Pour le millésime 2019, on a ajouté l’intégration Apple CarPlay et Android Auto, ce que bien des gens apprécieront, bien que le passage entre le système d’exploitation de Mazda et ceux-ci est un peu compliqué selon les fonctionnalités que l’on utilise fréquemment.

On passerait sans hésiter à la version GS à rouage intégral qui, pour 40 000 $, ajoute le très habile système i-ACTIV de la marque afin de confronter la saison hivernale. Les aides électroniques telles que le régulateur de vitesse adaptatif, le freinage autonome d’urgence avec détection de piétons ainsi que l’avertisseur et la prévention de sortie de voie sont également de la partie. Une chaîne ambiophonique Bose à 12 haut-parleurs est incluse dans les GT et Signature, cette dernière complétant la gamme à un prix raisonnable 51 500 $.

Avec un design attrayant et un caractère enjoué, la Mazda CX-9 2019 en a beaucoup à offrir et réussit à se démarquer quelque peu dans sa catégorie. On peut penser qu’il s’agit du gymnaste du groupe.